la ou il y a de la gene il y a pas de plaisir
Tribunal correctionnel de Blois
Amanda et Soleilka se présentent la mine contrite à la barre. Ces deux femmes de la communauté des gens du voyage des environs de Tours comparaissent pour des vols d'alimentation dans des supermarchés. Toutes deux sont en récidive. Le 17 avril 2013, elles ont dérobé pour 200 € de viande dans un supermarché de Chissay-en-Touraine. Dans le coffre de leur voiture, les gendarmes ont découvert d'autres denrées alimentaires volées dans un supermarché de Bléré (Indre-et-Loire). Pour tenter de tromper les militaires, les deux femmes ont donné une autre identité. « J'ai eu peur car j'ai déjà été condamnée » explique l'une des deux qui a voulu se faire passer pour une cousine. « Vous vous rendez compte que votre cousine aurait pu être inquiétée à votre place ? », remarque la présidente Maggy Deligeon.
1.000 euros par mois
Les deux prévenus expliquent que c'est par manque d'argent qu'elles ont volé ces denrées qu'elles destinaient à leurs enfants. Elles touchent chacune 700 euros de RSA plus une allocation de 300 euros. « Vous vivez en caravane, votre loyer mensuel est de 120 € dites-vous, plus la facture d'électricité, en faisant attention, il doit vous rester de quoi acheter à manger », calcule la présidente. « Les fins de mois sont difficiles » soupire la jeune femme. Sa copine qui est dans la même situation financière, avait, à l'époque des faits, deux téléphones portables, mais assure n'en posséder qu'un aujourd'hui.« Il faut que vous appreniez à gérer un budget pour ne pas vivre au-dessus de vos moyens »,insiste la présidente. « C'est pas bien de voler, mais, maintenant, c'est fini, je ne veux plus retourner en prison », jure l'une d'elles.
Le vice-procureur Jean Demattéis bouillonne. « Les fins de mois sont difficiles, surtout les 30 derniers jours ! Vous gagnez 1.000 € par mois à ne rien f… ! Ce n'est pas un état de nécessité qui explique ces vols, c'est un mode de vie. » Le magistrat réclame plusieurs mois de prison ferme et des amendes pour les deux femmes.
L'avocat de la défense plaide la clémence.« Ce sont de pauvres filles sans éducation qui n'ont aucune notion de budget. Dans leur communauté, on a l'habitude de gâter les enfants même si on n'en a pas les moyens… Dans leur cas, il y a plus utile que la prison : la mise à l'épreuve ou le travail d'intérêt général par exemple. »
Le tribunal a condamné à l'une à trois mois ferme et 60 jours amende à 5 € et l'autre à six mois ferme et autant de jours amende
y a des gens qui bossent et qui ont meme pas 1000€ par mois et qui volent pas