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21 décembre 2017

Délinquance New-York: Il faut intervenir dès la première « vitre brisée ».

https://www.institutpourlajustice.org/

Aujourd’hui je vais vous expliquer plus précisément comment la police et la justice de New-York s’y sont prises pour gagner leur bataille contre le crime. Et vous verrez qu’il n’existe aucune bonne raison pour que nous ne puissions pas en faire autant en France.
Vous est-il déjà arrivé de penser que la police n’est jamais là où on avait besoin d’elle ?
A New-York vous n’auriez pas souvent l’occasion de le penser.

Une ou deux fois par semaine, tous les hauts gradés de la police de New-York (le fameux NYPD : « New-York Police Department ») sont convoqués au siège de l’organisation pour rendre compte au chef de la police lui-même. Ces réunions ont pour nom « réunion Compstat ».

Le Compstat est un outil informatique qui compile toutes les informations pertinentes sur la criminalité et l’activité de la police dans chaque district de New-York et les traduit sous forme de graphiques et de cartes.

Ainsi, tous les responsables de la police new-yorkaise peuvent visualiser presque en temps réel où en est la criminalité dans leur secteur.

Pendant les réunions Compstat, le chef de la police et ses adjoints attendent des commissaires qu’ils soient capables de répondre à toutes leurs questions.

Par exemple, pourquoi les cambriolages sont en hausse dans le secteur du croisement de la cinquième rue et de la vingtième rue, ou bien si les trois viols qui ont été commis dans le quartier de Soho sont le fait d’un seul homme, ou s’il y a plusieurs violeurs…

Ils attendent aussi qu’ils leur présentent un plan d’action pour arrêter les cambrioleurs ou les violeurs en question.

Celui qui n’a pas de réponses ni de solutions à apporter doit songer à changer de métier assez rapidement.

Ainsi, le NYPD adapte son action à l’évolution de la criminalité pratiquement au jour le jour, les bonnes pratiques policières sont récompensées, les mauvaises sanctionnées et changées.

Et ça marche !

Dans le même style, la « tactique de la Vitre Brisée » devrait vous intéresser.

Avez-vous remarqué que, dans un bâtiment, lorsqu’une vitre est brisée et qu’elle n’est pas remplacée, peu à peu toutes les vitres sont brisées ?

Pourquoi ? Parce que le fait que la première vitre reste brisée signale à tout le monde que « ici, personne ne fait attention ». Qu’il est possible de dégrader sans être inquiété ou poursuivi. Or il existe toujours des gens pour trouver amusant de briser des vitres ou de commettre des dégradations.

Et, puisque l’impunité encourage les fauteurs de trouble, après les vitres brisées viennent des actes de plus en plus graves, jusqu’aux crimes. C’est souvent l’escalade.

Un quartier dans lequel les petites infractions et les incivilités peuvent se commettre en toute impunité devient rapidement un incubateur pour des activités criminelles plus sérieuses et, en définitive, pour la violence.

La « Vitre Brisée » a donc pour signification que la police ne doit pas seulement combattre le crime, mais aussi maintenir l’ordre dans les espaces publics. Les forces de l’ordre réagiront aux conduites inciviques et interdites comme être ivre et consommer de la drogue sur la voie publique, uriner en public, mendier en importunant les passants, stationner dans les halls d’immeuble, et ainsi de suite, plutôt que de les ignorer au motif qu’elles ont des affaires plus importantes à traiter.

Il faut intervenir dès la première « vitre brisée ».

Les policiers feront cesser ces atteintes à la tranquillité publique et contrôleront ceux qui s’en rendent coupables, pour vérifier qu’ils n’ont rien de plus sérieux à se reprocher.

Cela peut paraître élémentaire, mais pourtant les résultats ont été assez spectaculaires.

La bataille du métro

Cette tactique a commencé à être appliquée dans le métro new-yorkais, au tout début des années 1990.

La première « vitre brisée » dans le métro, c’était la fraude.

Chaque jour des milliers de gens rentraient dans le métro sans payer, pratiquement en toute impunité.

A ce moment-là, la police des transports ne poursuivait pas, ou alors rarement, ceux qui sautaient les portillons du métro. Quand ils étaient contrôlés sans titre de transport, on leur remettait une citation à comparaître devant le tribunal pour se voir infliger une amende.

Mais la plupart du temps, les citations étaient ignorées et les amendes jamais payées.

Puis la police changea de méthode, pour appliquer la « tactique de la vitre brisée ». On envoya des équipes de policiers en civil dans les stations les plus touchées. Ils y restaient jour et nuit et arrêtaient tous ceux qui rentraient sans payer.

Lorsqu’ils en avaient arrêté plusieurs dizaines, ils les faisaient sortir de la station, menottés les uns aux autres, et les conduisaient à la vue de tous les passants jusqu’à un bus spécialement équipé, qui faisait le tour des stations de métro. Dans ce bus quatre policiers relevaient les identités des contrevenants et recherchaient leurs antécédents judiciaires éventuels.

En procédant ainsi, les policiers découvrirent que nombre de resquilleurs avaient des antécédents criminels et transportaient des armes sur eux. Environ un fraudeur sur sept était recherché par la police. A l’intérieur du bus les agents faisaient le tri : ils gardaient les individus recherchés et libéraient au bout d’une heure ou deux les « simples » resquilleurs.

Très rapidement la fraude diminua mais aussi toutes les autres infractions et incivilités qui empoisonnaient la vie des voyageurs. Pour ceux qui avaient des choses à se reprocher, les stations de métro devinrent des endroits à éviter. Trop risquées.

Voyant que le métro redevenait un endroit sûr, les New-yorkais le réutilisèrent peu à peu, ce qui contribua à son tour à accentuer la disparition des éléments perturbateurs. En quelques années, la bataille du métro était gagnée.

La reconquête du métro de New-York permet de comprendre l’une des raisons pour lesquelles la tactique de la « Vitre Brisée » est efficace.

Les crimes et délits graves donnent assez peu de prise à l’action directe de la police. Il est en général très difficile de retrouver l’auteur d’un cambriolage, ou bien un agresseur masqué.

Mais heureusement, si l’on peut dire, les délinquants sont en général un peu “touche à tout”. Le cambrioleur ou le braqueur ne se contente pas de cambrioler ou de braquer, il a aussi la mauvaise habitude de frauder dans les transports, de ne pas respecter le code de la route, de consommer et de vendre de la drogue, de transporter une arme sur lui, et plus largement de transgresser souvent les règles élémentaires de la civilité.

Par conséquent, en ciblant les infractions légères, mais fréquentes, la police peut raisonnablement espérer découvrir des infractions plus graves.

La Vitre Brisée parait cibler le menu fretin, mais en réalité elle aboutit assez souvent à pêcher des poissons de bonne taille. Dans le métro de New-York, ceux qui sautaient les portillons étaient aussi ceux qui, une fois à l’intérieur, importunaient les autres voyageurs ou commettaient des crimes et délits.

Mais bien sûr, il ne suffit pas que la police arrête les délinquants, encore faut-il que la justice les condamne, et les condamne à des peines suffisamment dissuasives.
Et c’est exactement ce qu’il s’est passé.

Quand la justice fait son travail…

Ce qui peut paraître étonnant c’est que le nombre total de détenus dans les prisons de New-York n’a pas augmenté.

Comment cela est-il possible ? C’est tout simplement la conséquence de l’application de la tactique de la « Vitre Brisée ».

Au lieu de laisser la délinquance se développer et de n’envoyer les délinquants en prison qu’au bout de leur quinzième ou vingtième délit et pour un temps assez long, la justice sanctionne dès la première infraction. Elle prononce beaucoup de courtes peines au lieu de prononcer des longues peines avec parcimonie.

Et cela change tout.

Des peines courtes mais exécutées rapidement sont beaucoup plus dissuasives pour un délinquant moyen que des peines longues, incertaines et exécutées longtemps après le crime.

Au final, le stock de détenus augmente peu, mais les flux d’entrée et de sortie de prison sont beaucoup plus importants.

Et en France, que faisons-nous ?

Laurence Havel

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