Les salaires repartent à la hausse chez Dexia. Le sujet est sensible au sein de la banque franco-belge, laminée par la crise des subprimes, depuis le scandale des rémunérations des deux anciens patrons : le Français Pierre Richard et le Belge Axel Miller, dont les très confortables primes de départ et retraite-chapeau n'ont été réduites qu'au terme d'âpres négociations. Un accord signé en mars dernier conclut par exemple à la réduction de moitié de la rente de 563.750 euros perçue initialement par Pierre Richard suivie d'une retraite-chapeau de 300.000 euros.

Selon le Journal du Dimanche, trois dirigeants de la banque, nommés récemment au comité de direction, ont vu leurs rémunérations passer de 340.000 euros à 450.000 euros. Une progression de 30% qui, selon l'hebdomadaire, ne se justifie que par cette nomination et intervient alors que la banque, dont le sauvetage a déjà coûté plus de 6 milliards d’euros au seul Etat français, est détenue à 50% par la Belgique et 44% par la France.

Pas "d'énormes perspectives de carrière" chez Dexia

L'augmentation des salaires du directeur financier Pierre Vergnes, du responsable des risques Marc Brugière et du secrétaire général Johan Bohets, placent ces derniers au niveau de la rémunération plafond accordée en France aux dirigeants d’entreprises publiques telles que EDF, Areva ou La Poste. Le patron de Dexia, Karel De Boeck, perçoit, quant à lui, déjà 600.000 euros.

Du côté de la direction de la banque, on justifie ces sommes par le fait que liquider les 238 milliards d'euros de prêts au bilan de l'institution financière "nécessite d'avoir des compétences pointues", rapporte le JDD. En outre, le groupe précise qu'il ne peut offrir "d'énormes perspectives de carrière". Une évidence pour une banque soumise à un plan de démantèlement, qui, au vu de l'étendue des difficultés, court néanmoins jusqu'en 2020.